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23/01/2023

Chaque année, le 24 janvier, la Journée internationale de l’avocat en danger mobilise la communauté internationale sur les difficultés et menaces qui pèsent sur l’exercice de la profession d’avocat. La situation des avocats en Afghanistan a été retenue pour l’année 2023.

Durant plus de vingt ans, l’Afghanistan a été marqué par des conflits entre les forces gouvernementales et les acteurs non étatiques.

Pendant cette période, les avocats ont joué un rôle clé dans la promotion de l’Etat de droit et de la justice sociale, en prônant les valeurs démocratiques de protection des droits fondamentaux, de procès équitable et d’indépendance de la justice.

La création du Barreau Indépendant d’Afghanistan (AIBA) en 2008 a permis aux avocats d'exercer avec la garantie d’une protection et d’un égal accès à la profession pour les hommes et les femmes.

En raison de leur rôle très actif dans la défense des droits fondamentaux des citoyens afghans, les avocats ont été immédiatement pris pour cible en 2021 lors de la chute de Kaboul, non seulement par le nouveau régime taliban, mais également par les quelques 10000 prisonniers libérés qui les tenaient responsables de leur condamnation et leur en voulaient d’avoir représenté leurs victimes.

Au même moment, l'AIBA était privé de son indépendance et de sa capacité d'accorder des licences aux avocats et un avocat étroitement lié au ministère taliban de la Justice était désigné comme bâtonnier.

L’accès aux données personnelles des avocats ayant ainsi été facilité, 12 assassinats et 171 arrestations et de sérieuses menaces ont suivis.

Actuellement, les 2270 avocats encore présents dans le pays doivent passer un examen où les questions sont tirées de sujets religieux et ne se rapportent pas à des qualifications juridiques. Les candidats à la certification devront également obtenir l'approbation de l'agence de renseignement des talibans concernant leurs éventuels antécédents tels que leurs relations avec les organisations internationales et l'ancien régime.

Particulièrement inquiétées, les femmes avocates sont menacées de mort en raison de leur travail dans des affaires sensibles de défense des droits des enfants et des femmes.

Aujourd’hui, elles ne sont pas incluses dans le nouveau processus de qualification de la profession d’avocat.

En cette journée Mondiale de l’Avocat en danger, le Barreau de Toulouse se joint au mouvement initié par l’Observatoire International des Avocats pour que tous les avocats et avocates aujourd’hui en danger en Afghanistan ou en exil (plus de 400) ne soient pas oubliés.

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