Ordre - Editorial janvier 2021 - Prise de fonction

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03/01/2021

Lisez le premier éditorial de nos Bâtonnier Pierre Dunac et Vice-Bâtonnier Frédéric Langlois...

Chères Consœurs,

Chers Confrères,

S’il n’est de tradition qui ne se perpétue, hasard de calendrier et clin d’œil malicieux du Bâtonnier Manuel Furet, ce 1er janvier, jour des vœux et de toutes les résolutions pour les 364 jours d’après, 1er jour aussi du mandat que vous nous avez confié, est un vendredi, jour de Vénus, des réceptions chez Proust et des rendez-vous avec l’éditorial de notre prédécesseur. Une fois n’est pas coutume mais cette curieuse coïncidence calendaire nous imposait évidemment, pour vous livrer nos espérances plus encore que nos espoirs, de sacrifier à l’exercice de « l’édito ».

La situation sanitaire que nous traversons depuis le mois de mars dernier nous renvoie à une confraternité et à une solidarité, l’une comme l’autre plus que jamais nécessaires. À la tête de notre Ordre, soyez assurés que nous poursuivrons le travail engagé collectivement dans la continuité des bâtonniers qui nous ont précédés et dont nous assurerons la succession au nom de tous, absolument tous les avocats de notre grand et prestigieux barreau.

Les perturbations du fonctionnement de l’institution judiciaire, les rapports plus sporadiques que nous entretenons avec nos clients appelés à se rendre dans nos cabinets autant que les difficultés que nous rencontrons avec ceux que nous devons visiter, et plus largement les contraintes qui pèsent sur notre vie de citoyen et notre quotidien ordinaire de femmes et d’hommes, ne sont certes pas de nature à susciter les enthousiasmes propices au meilleur épanouissement professionnel. Nous ne pouvons ignorer non plus qu’au-delà de cette pesanteur partagée, nombreux se confrontent à des difficultés financières directement liées aux conséquences de la pandémie.

Bien entendu, nous pourrions découvrir encore bien des raisons de nous lamenter. Pour autant, la pire des conséquences de cette situation exceptionnelle serait de céder à une sorte de fatalisme émollient qui éroderait notre énergie et confinerait, non plus par l’effet de la loi, mais par pudeur, ou par simple renoncement, à nous isoler plus encore.

Soyons-en sûrs, la pandémie n’aura qu’un temps et nous devrons reprendre des combats et réitérer des engagements et revendications que cet état d’urgence sanitaire a peut-être estompés, mais n’a pas fait disparaître.

Restons vigilants sur les libertés fondamentales qui, sous prétexte « d’urgence » que l’épithète sanitaire vient faussement édulcorer, menacent d’être durablement écornées par des mesures « exceptionnelles » dont il est raisonnable de redouter la pérennité.

Nous sommes les observateurs engagés de la vie de ceux qui nous confient leur projet, leur difficulté, leur honneur, leur verticalité, leur avenir et nous devons être intransigeants face aux tentations toujours vivaces de capter les informations que nous détenons en portant atteinte à notre secret professionnel et à notre indépendance.

Certes, la crise sanitaire nous fragilise. Mais nous, auxquels se joint le Bâtonnier Manuel Furet, ensemble tous trois, trait d’union conscient de ce qu’au dernier jour de soi survit le lendemain des autres, nous voulons croire que demain sera toujours meilleur qu’hier, nous formons le vœu que 2021 saura nous faire oublier 2020 et que chacun pourra envisager son histoire non pas sous l’angle de ce qui peut être perdu, mais en gardant constamment à l’esprit ce qui nous rassemble, notre confraternité, notre solidarité et, au-delà, la confiance que nous nous devons les uns aux autres du seul fait de notre état, celui d’être avocat.

Bâtonnier Pierre Dunac  -  Vice-Bâtonnier Frédéric Langlois

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